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  • Photo du rédacteurMatthieu

L'écologie, cette nouvelle mode

Dernière mise à jour : 26 juin 2020

Nous sommes en 2019 lorsque les journaux parlent d'un événement inédit en France : une "vague verte" aux élections européennes. Le parti Europe Ecologie Les Verts obtient un peu moins de 14% des voix en France, contre 9% environ il y a 5 ans. Ces chiffres témoignent de la montée de l'intérêt que portent les français pour l'écologie. De plus en plus de personnes se sentent concernées par la situation, en essayant de réduire leur empreinte carbone. C'est ainsi que l'on a pu voir une augmentation des filières plus durables, comme l'agro-écologie et les cultures locales (avec un passage de 1,7 million d'hectares engagés en agriculture biologique à près de 2 millions de 2017 à 2018 d'après le dossier de presse de l'Agence Bio).

Quels sont donc les facteurs du succès de ces campagnes ?


En 2019, le youtubeur à 35 millions d'abonnés Mr Beast lance une campagne pour l'environnement. Du nom de Team Trees, il s'agit d'une levée de fond pour l'association Arbor Day Foundation. Pour chaque dollar levé, l'association s'engage à planter un arbre. L'objectif était de récolter 20 millions de dollars, objectif qui a été atteint en seulement deux mois. L'initiative a été soutenue par beaucoup de youtubeurs, notamment Pewdiepie (comptant à ce jour plus de 100 millions d'abonnés à sa chaîne) mais aussi de personnalités et entrepreneurs comme Elon Musk. L'association a annoncé commencer les plantations pour les finir d'ici Décembre 2022, pour une réduction estimée de 1,6 million de tonnes de carbone. La cagnotte est encore en ligne à ce jour, totalisant près de 22 millions de dollars.


Au total, près de 8 000 vidéos sur YouTube couvraient l'événement, ce qui a participé au succès de ce dernier. La transmission horizontale de l'information ainsi que les réseaux d'influenceurs plus nombreux et plus denses permettent de donner plus de portée à chaque individu, ce qui facilite ces phénomènes de communautés, qui sont les points de départs de ces initiatives.


L'environnement est un sujet difficile à éviter dans les œuvres de fiction. Pour que des personnages vivent des péripéties, il faut un lieu et un temps. Si la plupart des auteurs peignent une image de la Terre plutôt proche de notre présent, certains ont essayé d'imaginer des scénarios-catastrophes pour notre belle planète bleue. C'est ainsi que l'on apprend en 2009 dans "Avatar" que la Terre des années 2150 subit une crise énergétique, poussant l'homme à la conquête des étoiles. Mais avant lui, en 2008, "Wall-E", le dernier robot sur Terre, s'attelait déjà au nettoyage d'une planète dévastée par la pollution, après qu'une société industrielle l'ait recouverte de déchets en tout genre, avant d'exiler les derniers représentants de l'espèce humaine dans l'espace, en quête d'une nouvelle planète.

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Le succès de ces deux films ont pu mettre en avant le sous-texte très critique d'une société de consommation, qui pousserait l'homme à la destruction de son environnement pour des raisons cupides. On pourra tout de même reprocher une représentation très simple et manichéenne de ces enjeux, avec des antagonistes sans trop de profondeurs.

Parfois même, l'enjeu environnemental ne sert que d'accroche ! Dans "After Earth" on apprend que l'homme a encore quitté la Terre sans plus d'explications (à croire que c'est une issue inévitable dont nous avons tous déjà fait

le deuil).



Ainsi donc dans ces films, l'environnement garde une place très visuelle, allant de paysages luxuriants qui suscitent l'émoi, aux aspects de terres désertiques et impropres à la vie pour effrayer le spectateur. Mais dans de rares cas, il arrive que la question soit abordée avec plus de profondeur...


Plutôt que de porter un blâme sur des fautifs, certains se sont demandés quelles étaient les causes de notre impact sur l'environnement. C'est ce que les développeurs de Strange Loop Games ont fait, pour donner naissance au jeu vidéo "Eco". Il s'agit d'un jeu multijoueur de simulation d'une planète semblable à la Terre, qui est menacée par l'arrivée d'un météore. Les joueurs ont 30 jours pour collaborer afin de trouver un moyen d'arrêter le météore, grâce à la recherche et aux ressources de la planète. Les joueurs ont des besoins de nourriture et de logement pour travailler et gagner de l'expérience. Cette expérience leur permet d'acquérir des métiers et des spécialisations, et donc de s'améliorer... le tout avant la fin du compte à rebours. Mais la planète a des ressources limitées, et l'activité des joueurs peut influer sur la réapparition des ressources en générant de la pollution dans l'air et les sols.



L'expérience de jeu est très complète, avec un système de faunes et flores liés aux biomes, d'économies entre joueurs et même de politique ! Les témoignages des joueurs ont vu le jour sur des forums ; si les joueurs pouvaient arrêter le météore en moins de 30 jours, pourraient-ils le faire en préservant la planète ?


L'inclusion de l'environnement et son succès dans les divertissements a été à l'initiative de nombreux gestes positifs pour la planète. On peut encore prédire dans les années à suivre d'un poids grandissant que l'environnement prendra dans nos vies et les débats politiques. Mais est-ce que, telle une mode, nous nous lasserons une fois l'impulsion passée ? Est-ce que l'environnement pourra passer de mode à culture voire tradition, où est-ce qu'une fois qu'on se sera donnés bonne conscience nous oublierons cet élan et cette motivation qui nous avait animé autrefois ?


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